Quand ma mère est partie, TEB n’a rien fait de tout ce qu’il avait promis. Mais un jour, il a décidé de m’amener au restaurant. Et comme d’habitude, il a parlé de lui, de ses points de vue, de ses pensées, etc… Rien demandé sur moi, sur ce que je ressens, sur mes besoins. Rien du tout !
Je lui ai demandé : « Chéri, dis-moi STP, toi quand tu nous vois à l’heure actuelle, tu trouves que tu m’as apporté quoi ? ». Il m’a répondu : « Je t’ai donné le cadeau des enfants et je trouve que c’est un bon cadeau ! Tu devrais me remercier ! ». Ça m’a tellement choquée et je me suis tue. Ça m’a fait trop mal car à l’époque je m’attendais à de la reconnaissance
J’espérais qu’il me dise : « Merci chérie, Tu m’as aidé, tu m’as aimé, tu t’es sacrifiée pour moi, etc… ». Ce jour-là, nous sommes allés en boite et il a pris les numéros des filles que je connaissais et il m’a dit que ce sont les filles qui l’ont dragué et qu’il a pris leur numéro. C’est récemment que j’ai appris comment il embêtait ces filles-là.
Donc je voyais parfois les texto que plein filles lui envoyais. Je voyais aussi leurs photos. Je me sentais fatiguée, dépassée, déprimée. J’étais à bout physiquement et psychologiquement.
Juste dans ces moments de faiblesse, il a commencé à me dire que nous devons chercher une maison à acheter. Je lui demandais d’où va venir les frais de notaire et il disait « Oh on verra ça après, cherchons la maison d’abord ». Et on a commencé à chercher ! J’ai participé activement à la recherche. Un jour on a trouvé une maison qui lui plaisait. La maison était moche mais lui disait qu’il voulait l’acheter et y mettre des locataires. Là, il m’a dit que je devais aller demander un crédit à la banque pour payer les frais de notaire ! Et je suis allée le faire ! Dieu merci les banques ont refusé !
Un jour il a voulu acheté sa voiture pour aller à son travail. Je lui ai proposé de laisser tomber l’achat d’une voiture pour qu’on continue d’utiliser la mienne, pour ne pas avoir deux assurances alors que nous sommes une famille ; et que c’est moi qui payais tout. Il a refusé et il est allé acheter la voiture ! Puis, il est venu me demander de lui acheter une assurance à mon nom ! Sous prétexte que moi je suis cliente depuis longtemps et que donc l’assureur va me faire payer peu, contrairement à lui qui vient d’acheter une voiture.
Je suis allé le faire mais heureusement mon assureur a refusé. Mon assureur a proposé que TEB fasse lui-même son assurance, à son nom avec des tarifs préférentiels. Quand j’ai dit ça à TEB au téléphone, il s’est fâché en disant que là je refusais de l’aider ! Quand je suis rentré le soir, moi-même je savais que j’allais être punie puisque je n’avais pas fait ce qu’il avait demandé ! Je savais que j’allais être punie ; mais le pire, je pensais que cette punition, je la méritais vraiment : C’était la première fois que je lui refusais de lui acheter quelque chose. Je suis rentrée le cœur lourd, j’ai fait la cuisiné et j’ai attendu.
Il est rentré fâché, silencieux. Il a mangé ce que j’avais préparé, sans rien me dire. Puis il est allé s’enfermer dans la chambre et là il a pris son téléphone et commencé à discuter à haute voix avec une autre femme!
Ce soir-là, j’ai eu envie de disparaître : J’ai commencé à vouloir mourir !
Je me sentais seule.
Je me sentais trop mal et je ne pouvais le dire à personne.
Personne pour m’écouter et me comprendre.
Personne pour m’aider.
Je tentais de réfléchir mais je ne voyais aucune solution.
Je me disais : « Je ne peux plus rester seule. J’ai déjà quitté un homme quand mon ainée avait 2 ans et demi. Maintenant j’ai deux autres enfants et leur père me fatigue. Je n’y arrive pas. Ça me dépasse. Nous sommes mariés et pourtant ça ne marche pas. Comment ma famille va encore attendre que j’ai encore quitté mon mari ? C’est honteux !! Ce n’est pas possible…».
J’avais honte de moi. Et je me culpabilisais fort de ne pas pouvoir garder un foyer comme les autres femmes.
J’étais trop humiliée, fatiguée, dépassée.
J’étais sure que je ne pouvais plus vivre avec lui. Et en même temps je ne m’imaginais pas ma famille apprendre que j’allais encore quitter le foyer avec deux petits enfants.
Je ne pensais même plus aux enfants. Je pensais juste à partir, ne plus vivre.
J’avais honte de moi. Du fait que je n’arrivais pas à construire un foyer heureux.
J’étais convaincue que j’avais un problème puisque j’étais incapable de garder un homme et d’avoir un foyer. Il m’avait dit plusieurs fois que toutes les autres femmes lui disaient que j’étais une femme gâtée si j’étais incapable de voir combien mon mari était bien, bon et charmant.
Je pensais à cela : « si toutes les femmes lui ont dit ça, c’est que je suis une femme impossible. Je n’arrive à rien. Je ne sers à rien ». J’étais convaincue que je ne méritais pas de vivre.
Je suis allée chez notre médecin traitant. Je l’avais appelé pour lui demander une prescription d’antidépresseurs. C’était autour de 20 heures quand j’entrais dans la pharmacie pour les acheter. J’avais comme plan de prendre tous les médicaments en même temps! J’avais aussi une bouteille d’eau.
J’ai conduit longtemps pendant la nuit. J’ai circulé dans toute la ville en cherchant l’endroit où je pouvais boire mes médicaments afin de mettre fin à mes jours. Je circulais ainsi sans savoir où aller. Et puis à un moment, j’ai aperçu un hôtel, juste comme ça. Et je me suis dit « Tiens, je peux le faire ici. Je vais le faire ici ». Je me suis arrêtée et j’ai garé la voiture dans le parking. J’ai pris une chambre pour une seule nuit. J’ai payé 60 euros.
Quand je suis arrivée dans la chambre, j’ai fermé tout et j’ai éteint les lumières. J’étais dans l’obscurité totale, la chambre était dans le noir complet. Sans me déshabiller, ni enlever mes chaussures, je me suis assise sur le lit, j’ai baissé la tête et j’ai commencé à repenser à ma vie.
Toute déprimées, j’ai pleuré en repensant à ma vie, à comment mon ex me maltraitait et me battait. J’ai repensé à mon mariage actuel. Aux punitions et aux humiliations de TEB J’ai repensé au fait que je suis une femme incapable, pas belle, pas intelligente, une femme qui n’arrive pas à satisfaire son mari, qui n’arrive pas à garder un foyer etc… j’ai pensé que je ne suis pas capable d’éduquer les enfants. Que je suis mauvaise et que je ne mérite pas de vivre…J’ai pleuré, pleuré, pleuré.
J’étais dans cet état quand j’ai vu quelque chose de lumineux.
La chose était en haut de moi, en soufflant comme un vent fort. Ça ressemblait à une forme humaine mais c’était comme des draps d’un bleu lumineux qui forme une forme humaine mais sans qu’on ne voit la personne. Et la chose s’approchait de moi. La chose était lumineuse, elle éclairait là où j’étais assise. Ça m’a fait peur. Il faisait froid comme si j’étais dans la neige au pôle nord. J’ai eu peur et j’ai commencé à appeler ma mère en pleurant. J’ai commencé à crier « Maman, au secours…aide-moi ! Maman! ».
À un moment j’ai vu ma mère ; elle est venue et m’ a tapé sur l’épaule en me disant « Dis : Alléluia, Jésus Christ tu es bon ! Dis ça ! ». J’ai commencé à dire cela et j’ai répété ça plusieurs fois. Après quelque temps, la chose est descendue sur moi en soufflant sur moi comme un vent fort et puis elle a disparu. Là, je me suis retrouvée au sol alors que avant j’étais assise sur le lit !
Je me suis levé, j’ai allumé les lumières en me demandant ce qui venait de se passer ! J’ai constaté que mes habits étaient trempés de sueurs comme si j’avais eu 40 degré de fièvre !
Jusqu’à aujourd’hui je n’ai pas compris ce qui s’est passé cette nuit-là et je n’en avais parlé à personne avant.
Je me suis levée, je me suis lavée et je me suis allongé. Je n’ai pas réalisé ce qui s’était passé mais en fait je n’avais plus les pensées suicidaires ! Seulement, à ce moment-là, je n’ai pas réalisé que ma façon de penser avait changé. J’ai juste senti que j’étais calme et en paix. Vers 3 heures du matin, j’ai allumé mon téléphone et j’ai vu que mon mari avait envoyé un message demandant que je rentre parce qu’il devait aller travailler. J’étais calme. Je me suis endormie.
A 7h du matin, j’avais très faim et j’ai décidé d’aller m’acheter des bananes. Je les ai achetée et je lesai mangées calmement et puis je suis rentrée. Je ne ressentais plus la honte, ni la peur, ni rien de toutes les pensées négatives que j’avais la veille en voulant me suicider.
Ce jour-là, TEB ne m’a pas demandé où est-ce que j’étais, ni ce que je faisais !Quand je suis rentrée j’ai vu qu’il avait posté une photo de lui et sa fille sur Facebook : il l’avait amené à son travail après avoir déposé le garçon à la crèche. A la fin de la journée, j’étais allée chercher le petit à la crèche mais TEB aussi était venu le chercher. Il l’a récupéré et ils les amenés lui-meme à la maison. Il était fâché contre moi.
Un jour, j’ai appris qu’il était entrain de participer financièrement pour aider une autre dame à amener ses enfants en Europe. Cette femme je l’avais aidée aussi à son arrivée en Europe. On était un peu proche mais à un moment TEB avait réussis aussi à nous séparer. Cela m’a choqué de voir qu’il contribuait financièrement dans des choses comme ça alors qu’il ne donnait pas un euro à la maison. Quand cela est arrivé, j’ai décidé que c’est lui qui allait devoir quitter ma maison. J’ai décidé qu’il devait partir. J’avais changé radicalement ma façon de penser. Je n’avais plus honte, ni peur, ni culpabilité. J’ai pensé « Je ne vais pas arrêter ma vie pour quelqu’un comme ça ». Un jour il est rentré et je lui ai dit qu’il devait partir. Quand je lui ai dit ça, il a cru que je blaguais. Il a même voulu prendre les enfants.
Voilà comment a démarré mon divorce.
Il a quitté la maison en emportant toutes les choses de notre mariage : les photos, les registres, etc…
Comme on n’avait pas encore fait 5 ans de mariages, il ne pouvait pas avoir droit aux papiers sauf si il s’occupait bien des enfants en contribuant à leur éducation. Mais même cela il n’a pas pu le faire. Il ne m’aide en rien pour les enfants, et fait ce qu’il veut, en s’amusant juste avec ses copines.
Quand j’ai demandé le divorce, il a commencé à me dire toutes mes amies avec qui il a couché. Il raconté partout que je suis folle, que je prends les médicament des fou, que je ne serai pas capable de m’occuper des enfants, que je l’aime trop, que je vais le rechercher et que je ne l’aurai plus, etc…Il a commencé à porter sa bague de mariage comme pendentif sur une chaînette dans le cou. Et il draguait les femmes avec sa bague de mariage au coup! Un jour il m’a demandé ce que j’ai fait de la mienne et je luis ai dit que la mienne, je l’avais jetée !
Somme toute, j’ai vécu avec un homme que je croyais sage, mature, bon mais j’ai vite déchanté en voyant son caractère diabolique. J’ai découvert un homme sans sentiment, sans pitié, sans empathie, sans émotions réelle. Un homme hypocrite, avec deux visages. La seule fois où j’ai vu de l’émotion c’est quand j’ai demandé le divorcé et qu’il m’a appelé en pleurant, en me disant « Tu n’es pas mauvaise ». C’est la seule chose «gentille qu’il m’a dit pendant toutes ces années de mariage.
J’ai souffert beaucoup car j’espérais de l’amour, de l’affection et de la reconnaissance. Avec mon ex-mari, je n’ai rien eu de tout ça. J’espérais ça et donc ça m’a fait mal de recevoir tout le contraire : les humiliations, le stress, des punitions, le refus de communiquer, etc…
Avant je ne comprenais pas et c’est ça qui a failli me tuer. Mais j’ai été sauvée et j’ai commencé à comprendre. Maintenant je commence à faire le deuil de ce mariage et je commence à comprendre ce mal de la Manipulations et la Perversion Narcissique.
Je réalise comment les MPN sont VIDES et totalement INGRATS.
Je me rends compte aussi qu’ici en Europe, nous sommes plusieurs femmes d’origine africaine à subir de genre de maltraitances en toute inconscience. C’est pour ça que j’ai partagé mon histoire.
J’espère que mon témoignage aidera les autres femmes qui vivent ce genre de choses afin qu’elles connaissent ce mal et qu’elles sachent qu’il est possible de survivre et de s’en sortir vivantes !
Ka-je