Après l’audience de plaidoirie en Avril, Bénie était en attente de la suite pour le dossier des enfants devant le juge de l’Enfance. Bénie avait toujours des difficultés à voir Undo et Enzo ensemble car son ex-mari Nipo avait décidé de ne plus envoyer les deux enfants ensemble chez leur mère. Bénie avait déjà rendu compte de cela à son avocate et le problème avait été porté à l’attention du Juge.
Maître Korazo était ferme : il fallait rester zen, donner un maximum d’amour aux enfants et noter tous les agissements mal intentionnés de Nipo pour les besoins des procédures judiciaires.
En mai, Bénie était donc toujours en attente.
Elle avait commencé à s’habituer même si parfois, elle se sentait un peu fatiguée de devoir gérer des faux problèmes causés par les caprices d’un homme égoïste, égocentrique et surtout narcissique. Pour s’encourager, elle continuait de se répéter : ça va fini bientôt ; ça va s’arranger, c’est sûr. Et elle observait les instructions de son avocate Maître Korazo est la meilleure avocate au Gondwana, je lui fais confiance et je dois suivre sa stratégie, se disait Bénie.
Au début du mois de mai, Nipo a envoyé Undo chez Bénie. Le petit est arrivé un samedi un peu avant 17h, amené par le chauffeur de Nipo.
– Bonjour mon petit Undo ! Comment ça va ? demanda Bénie en embrassant son fils
– Ça va maman !
– Super ! Et comment va ta sœur ?
– Enzo aussi va bien mais papa l’a réprimandée…
– Ah bon ? Pourquoi ?
– Un jour papa nous a réunis Enzo et moi et il a dit que Enzo est restée ici jusqu’à dimanche au lieu de vendredi et que ce n’est pas bien.
– Ah bon ?!
– Oui !
– Il a dit que si toi maman, tu n’étais pas d’accord avec Enzo tu allais juste la ramener ici. Mais que tu as décidé de la garder jusqu’à dimanche alors que moi je devais venir ici le samedi…
– Hum ! Donc pour lui, je devais imposer à Enzo de revenir chez lui ?
– Oui ! Il a dit qu’il ne veut plus attendre qu’un enfant fasse ce genre de choses !
Bénie écoutait attentivement l’enfant. Encore une fois, aucune surprise pour elle, connaissant Nipo et son narcissisme, elle savait qu’il allait mal le prendre le fait que SA fille n’obéisse pas à SES ordres. Dans son esprit dérangé, tout le monde doit se soumettre à ses volontés à lui sans exception aucune. Il doit tout contrôler, tout décider et toujours être celui qui donner les permissions. Et bien sûr, il aime dire non aux désirs des autres juste pour le plaisir de susciter le mal-être. Ah les pervers narcissique, se disait Bénie. Mais elle n’a rien dit de cela à son fils. Elle s’était promis de ne jamais mal parler de Nipo aux enfants. Et elle avait décidé de les amener voir un spécialiste de la psychologie des enfants qui pourra mieux leur expliquer et aussi les écouter et les rassurer.
Undo continua à expliquer à sa maman :
– Du coup, papa a dit que je vais venir ici 3 week-end de suite, et que c’est cela la sanction de Enzo…Moi je voulais juste deux week-end mais il a dit que ce sera 3 week-end…
-Pour punir Enzo ? demanda Bénie
– Oui!
– Enzo est punie parce qu’elle voulu restée plus longtemps avec moi ?
– Oui, maman.
– Oh làlà, mais qu’est-ce que tu en penses, mon petit Undo?
– Je pense que ce n’est pas bien pour Enzo…
– Comment Enzo a pris cela ?
– Elle avait envie de pleurer, mais elle s’est maîtrisée, elle parlait à voix basse, c’est comme ça qu’elle parle quand elle veut pleurer…
– Oh ! ma petite chérie. J’imagine. ça va s’arranger. Continuons de prier. Croisons les doigts et soyons positifs. Si tout se passe bien, le vendredi le juge va nous aider et vous libérer
– C’est comme si nous sommes dans une boite et que seul le juge peux nous en sortir avec son marteau magique…
– Eh oui ! C’est tout à fait ça. J’espère de tout cœur qu’il va vite prendre la bonne décision.
Ce week-end, Bénie a ramené Undo chez Nipo le dimanche vers 20h et elle a pu voir Enzo.
– Comment tu vas ma chérie, demanda Bénie en embrassant sa fille.
– Ça va maman ! Et toi ?
– Moi aussi, ça va. J’attends, dis Bénie en montrant à l’enfant les doigts croisés et en faisant un clin d’œil
– Maman, tu sais ? ! J’ai demandé à papa ce qu’il fera si le juge décide que nous devons retourner chez toi et il m’a répondu qu’il va faire appel …
– Ne vous inquiétez pas, les enfants. Aucun juge ne va vous forcer à vivre quelque part que vous ne voulez pas. Tout va s’arranger, vous reviendrez chez moi et vous pourrez visiter votre papa normalement comme avant. Que Dieu nous aide pour que cette semaine le juge soit là et qu’il nous dise la décision. Je vous appellerai Vendredi à l’école pour vous dire ce qui se sera passé.
– D’accord maman. On croise les doigts forts !
Le jour de l’audience au tribunal, Bénie est arrivée tôt comme d’habitude et elle s’est assise dans la salle d’audience. Comme à l’audience passé, Nipo n’était pas là, ni son nouvel avocat. En attendant le début de l’audience, Bénie sentait que son mental allait dans tous les sens : qu’est-ce qu’il a décidé ce Juge ? Est-ce que mes enfants vont enfin être libérés et revenir vivre normalement avec moi ? Et s’il décide de les laisser avec Nipo ? Mon Dieu qu’est-ce que je vais faire ? Il va falloir attendre la Cours d’Appel, encore 1 an ou 2 ans… Est-ce que je pourrais encore tenir ? Et les enfants, est-ce qu’ils vont pouvoir tenir ?… Son cœur battait fort et pour essayer de se calmer elle était obligée de prendre de grandes inspirations par le nez et d’expirer longuement par la bouche. Elle essayait aussi de recadrer son mental avec les du calme, ça va bien se passer, ça va s’arranger, Dieu est contrôle, ça va aller, ça va aller…
Quand Maître Korazo est arrivée, Bénie s’est sentie soutenue et elle a pu se calmer. Quelques minutes après, l’audience a commencé et le juge Lifo a rendu sa décision de ce jour : une enquête sociale sera faite auprès des deux enfants et la prochaine audience sera à la fin du mois de mai. Bénie était déçue par cette nouvelle prolongation dans cette procédure devant le Juge de l’Enfance ; mais elle était aussi soulagée !
– Au moins, il n’a pas décidé de laisser Undo et Enzo chez Nipo, dit Bénie à son avocate
– Oui, mais il complique un peu les choses ! Avec tout ce qu’il a dans le dossier, il devait pourvoir décider de nous donner la garde des enfants…Mais je comprends qu’il tienne aussi à écouter les enfants…c’est une procédure normale dans ce genre de dossiers.
– Comment va se faire cette enquête sociale ?
– Le greffier va envoyer l’instruction au Service Assistance Social du Tribunal. Et ce service va désigner un agent qui ira écouter les enfants…
– Chez Nipo ou à l’école ?
– Selon ce que le juge a dit, l’agent social pourra les voir n’importe où. Ce sera mentionné sur le jugement de ce jour, donc personne ne pourra s’y opposer
– Donc il faut que je prévienne les enfants ?
– Oui !
– D’accord, Maître. Je vais le faire.
Comme dans le mois d’avril, Bénie contacta directement l’enseignant des enfants pour leur faire passer le message. Bénie put parler à Undo. Elle expliqua à son fils que le juge venait de décider une enquête sociale et qu’il y aura donc un tonton ou une tata qui ira les voir pour discuter avec eux.
Le week-end d’après l’audience, Nipo a décidé d’envoyer encore Undo en week-end au lieu d’envoyer la petite Enzo. Il n’a pas expliqué à Bénie pourquoi c’était encore le garçon qui venait chez elle. Il s’est contenté d’envoyer le ssage. Bénie savait déjà pourquoi la petite Enzo ne venait pas mais elle ne dit rien à Nipo.
Ah, les pervers narcissiques ! pensa Bénie regarda son message
Dès l’arrivé de Undo, Bénie se mis à lui expliquer la situation
– Mon petit Undo, le juge a ordonné une enquête sociale. Donc il y a une personne qui viendra vous voir, vous devez savoir quoi lui dire pour qu’il rende bien compte de ce que vous voulez. Vous devez bien vous exprimer et tout lui dire
– D’accord, maman. On lui dira tout !
– Vous devez lui dire les choses que vous aimez chez votre maman qui vous manquent et les choses qui vous dérangent chez papa.
– Tu peux dresser une liste pour mieux savoir. Si tu veux, je peux t’aider…
Undo et sa maman ont donc fait l’exercice. Le garçon a donné les informations et Bénie l’a aidé à notre tout en encerclant les mots clés pour permettre à l’enfant de s’en rappeler.
Le dimanche, Bénie, son fils et sa sœur Féro sont allés chez ses parents de Bénie pour déjeuner. Ils ont passé un très bon après-midi en famille. Il ne manquait que Enzo et Bénie ne cessait pas de penser au jour où elle pourra encore voir ses deux enfants ensemble.
En ramenant Undo chez son père le dimanche soir, Bénie put voir Enzo et discuter avec elle quelque minute dans la voiture.
– Ma chérie, le Juge a décidé qu’une personne viendra vous écouter.
– D’accord maman. La personne viendra quand ?
– Je ne sais pas. On vous le dira à l’école quand la personne viendra. Il faudra lui dire tout ce que vous ressentez et ce que vous voulez. D’accord ?
– D’accord, maman. On lui dira tout !
– Okay ! Et on croise toujours les doigts bien sûr…
Le troisième week-end du mois de mai, Bénie n’ a pas reçu d’enfant chez elle. Nipo a attendu samedi à 23h30 pour envoyer un message!
En lisant le message le lendemain, Bénie l’a transféré à Maître Korazo et cette dernière a été étonné de voir que Nipo parle des enfants alors que depuis plus de trois mois, il avait décidé d’envoyer toujours un seul enfant pour passer la nuit du samedi au dimanche.
Le dernier vendredi du mois de mai, il devait y avoir audience. Mais, Bénie reçut un appel du cabinet de Maître Korazo qui l’informait que l’audience ne tenait pas pour cause d’absence du juge.
– Oh làlà ! se désola Bénie. Et quand est-ce qu’on aura une autre audience ?
– On nous a dit que ce sera pour le 28 juin, Madame. Répondit l’Assistante de Maître Korazo.
– Dans un mois ?! Mais c’est trop…
– Je sais, Madame Bénie. Désolée mais nous sommes obligées d’attendre. C’est la procédure…
– C’est vraiment fatiguant…mais bon. Comme vous dites, je n’ai pas d’autre choix que d’attendre…
– Oui, Madame. Et rester positive surtout. L’heure de Dieu viendra.
– Amen!
Le Dimanche 26 mai était la fête des mères. Bénie ne reçut aucun message de Nipo, ce qui n’étonna pas Bénie, connaissant l’égoïsme et la méchanceté de son ex. Elle passa sa journée tranquillement chez elle, confiante que les enfants sont quand-même en bonne santé et qu’elle finira par les voir et surtout en avoir la garde quand le juge va le décider.
Mais le lundi 27 mai, une surprise arriva. Quand Bénie arriva chez elle le soir après le travail, elle reçu un message de Nipo demandant si elle était à la maison, comme quoi les enfants voulaient la voir !
Nipo les amena lui-même et comme un garde du corps, il les suivi dans la maison quand Bénie les fit entrer. Bénie avait envie de le chasser de lui dire de rester dehors et attendre dans la voiture. Mais pour les enfants, elle préféra ne pas mal parler à Nipo.
– Maman, nous sommes venus te voir pour t’amener ce cadeau, dit Undo en tendant un paquet à Bénie
– Oh ! Merci les enfants. ça me fait vraiment plaisir.
– De rien maman. On n’a pas pu venir te voir hier. Papa a refusé parce qu’il y a avait fête d’anniversaire du bébé de la maman de là-bas…
– Ah ! Je vois
– Donc, on a demandé à venir te voir ce soir…
– C’est vraiment gentils les enfants. Je suis contente de vous voir. Vous m’avez manqué
– Et on a aussi demandé à aller t’acheter le cadeau
– C’est super gentil ! Je l’adore les enfants. Merci beaucoup.
– Tu es notre super maman, dit Undo. On a choisi la lumière car tu es notre lumière…
– Merci mes chéris. I looove you, mes super héros, répondit Bénie en les embrassant.
Comme Nipo était présent, Bénie n’a pas pu bien discuter avec les enfants. Ce soir-là, les enfants sont restés un peu moins de 15 minutes chez elle. Mais Bénie a pu apprendre d’eux qu’ils avaient déjà rencontré l’Assistant Social du Tribunal et qu’il les avait interrogé chez Nipo et non pas à l’école. Les enfants semblaient très contents d’avoir pu s’exprimer eux-mêmes et Bénie se sentit un peu soulagée. Après leur départ, elle appela Maître Korazo pour l’informer
– Allô Maître
– Bonsoir Bénie. Comment ça va ?
– Ça va bien, Maître. Les enfants étaient chez moi tout à l’heure. Avec Nipo…
– Ah bon ?
– Oui ! ils m’ont amené un cadeau. Comme Nipo leur a refusé de venir me voir hier pour la fête des mères, ils ont fait pression pour venir ce soir.
– Très bien !
– Ils m’ont dit qu’ils ont déjà vu l’Assistant Social…
– Ah Déjà ?! Ça c’est une bonne nouvelle !
– Oui ! Apparemment, ils sont contents d’avoir exprimé leur espoir à quelqu’un du Tribunal. Ils m’ont dit que le tonton était gentil et qu’il leur a promis qu’il allait dire au juge tout ce qu’ils lui ont confié.
– Ça va les soulager un peu pendant ces semaines supplémentaires à attendre…
– Par contre ils m’ont dit que l’Assistant Social les a vus chez Nipo, et pas à l’école…
– Ah ! Chez Nipo ?! Le juge avait suggéré de le faire à l’école si possible…
– Il est allé chez Nipo…
– J’espère que ce n’est pas Nipo qui a voulu le corrompre…
– J’espère aussi, Maître !
– Parce qu’ici au Gondwana, on se connait. Si jamais Nipo lui donne de l’argent, nous sommes foutues. Il ira écrire n’importe quoi dans son rapport. Les enfants t’ont dit ce qu’ils ont demandé concrètement ?
– Ils ont dit au tonton que ce qu’ils veulent, c’est que le juge décide qu’ils retournent chez maman et visitent leur papa, comme avant.
– Super ! Dans ce cas, il ne pourra pas écrire le contraire. En tout cas si jamais il fait ça, nous allons protester.
– D’accord, Maître. Espérons que cet assistant social dira la vérité au Juge.
La fin du mois de mai c’est aussi la fin de l’année scolaire et le début des vacances. Bénie savait que Nipo allait continuer avec ses bêtises sur la garde des enfants, tant que le dossier ne sera pas vidé par le Juge de l’Enfance. Mais les procédures juridiques, il n’y a pas plus lent, il faut s’armer de patience…
En début de Juin 2019, Bénie est sortie dîner avec Jomo et ils ont discuté de la situation des enfants
– Alors chérie, commença Jomo, comment ça va se passer pour les vacances ?
– Nipo va continuer ses bêtises-là…
– Really ?!!!
– Oui ! Hier il m’a écrit pour me dire qu’il compte envoyer les enfants en vacances chez moi! “Alternativement, l’un après l’autre” , c’est le terme exact qu’il a utilisé !
– Il est sérieux ?
– Eh oui ! Très sérieux. Il a même dit que chaque enfant fera trois semaines chez moi avant de retourner chez lui afin que l’autre enfant vienne
– Seigneur Dieu. Il est vraiment fou ce type !
– Bah ! c’est un pervers narcissique, il évolue dans son monde. Perturbé…
– Mais il ne réalise pas qu’en faisant ainsi les enfants ne se verront pas ?
– Lui s’en fout de ce que les enfants ressentent…
– Et de ce que toi tu ressens aussi, chérie !
– Ah ! ça c’est sûr. Si je me sens mal, c’est là que lui sera content. Malheureusement pour lui…
– Mais vraiment, je suis sidéré !
– Il y a de quoi.
– Mais qu’est-ce que tu lui a répondu ?
– Je lui ai dit que je souhaite que les enfants passent avec moi la moitié des vacances scolaires conformément aux décisions de la Justice. C’est tout.
– Bien répondu.
– Malheureusement, il n’en fera qu’à se tête d’égoïste et de narcissique inconscient du bien-être des autres…Seul le Juge peut mettre un terme à ce jeu malsain.
– Et voilà que ça s’éternise…
– Je t’assure, darling. Ça s’éternise pour de vrai. Tu te rends compte que la prochaine audience est en fin Juin ! Incroyable.
– C’est dur. Mais il faut continuer à être forte, chérie. Il le faut. Et je sais que tu peux le faire, Tu es une femme forte…
– Oui, mais parfois, je me sens juste fatiguée des caprices de Nipo…
– C’est normal
– J’aimerais juste qu’il reste chez lui, avec sa femme et leurs enfants et qu’il me laisse vivre en paix avec Undo et Enzo…
– Si seulement, il en était capable…
– Mais non. Il ne l’est pas.
– Dans tous les cas, ça finira par s’arranger. Un jour ou l’autre le juge va décider. Reste forte pour les enfants…
– Oui ! Il le faut. Est-ce que je t’ai dit qu’ils ont déjà parlé à l’Assistant Social ?
– Oui, l’autre fois au téléphone tu m’as dit ça. C’est une très bonne chose. Je pense que ça va s’arranger. Il faut juste attendre!
–
Toujours au début du mois de juin, Bénie a informé Maître Korazo de la volonté de Nipo de continuer à séparer les enfants, même pendant les grandes vacances. Maître Korazo conseilla à Bénie d’envoyer à Nipo une lettre de protestation sur la manière dont voulait obligeait Bénie à gérer les enfants.
– Maître! Vous voulez que j’écrive à Nipo ? Vous croyez que ça va changer quelque chose dans son comportement de narcissique ? Nipo ne changera jamais ses mauvais comportements…
– Non. Lui ne changera pas. Mais la lettre sera mis dans les dossiers au tribunal comme preuve de ce que tu lui a exprimé tes protestations. Parce que en ne disant rien contre, c’est comme si tu consens. Il faut bien préparer le dossier. Il ne changera pas, mais seule la Justice peut protéger les enfants, si on s’y prend bien.
– Ah oui. Je vois ! Okay ! Je vais lui écrire.
– Amène-moi la lettre demain matin, on va la lui envoyer et surtout la mettre dans le dossier de la Cours d’Appel.
– D’accord, Maître
Bénie écrivit donc une lettre à Nipo. Elle rédigea une longue lettre de 5 pages, avec tous les faits concernant les enfants tels qu’ils se sont passés depuis la séquestration des enfants. Avec un style franc, clair et dépassionné, elle décrivit tous les mauvais comportements de Nipo et elle présenta tous les points contre lesquels elle protestait. En écrivant, Bénie savait bien qu’elle ne s’adressait pas vraiment à Nipo car ce dernier est incapable de comprendre tout ce qui ne va pas dans le sens de son esprit de pervers narcissique. Elle savait donc qu’elle écrivait plus pour les Juges de la Cours d’Appel qui auront à trancher sur son divorce et la garde de ses deux enfants.
Le lendemain, Bénie amena la lettre à Maître Korazo et cette dernière l’envoya directement à Nipo avec avis de réception de la Poste ! On savait donc que Nipo avait reçu la lettre le même jour mais il ne répondit pas tout de suite pour en accuser réception ou faire des commentaires. Bénie attendait, prête à rire (pour ne pas pleurer)…Une semaine après, Nipo réagit enfin à la lettre de Bénie. En lisant sa réponse, Bénie ne put s’empêcher de rire. Elle transféra la réponse à Maître Korazo pour information, sans rien répondre à Nipo.
À la mi-Juin, une mauvaise nouvelle tomba : le juge Lifo n’était plus Juge de l’Enfance en charge du dossier des enfants de Bénie ! Il était déjà parti prendre fonction dans un autre tribunal.
– Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? demanda Bénie à Maître Korazo
– Nous allons devoir attendre qu’un autre juge soit désigné…
– Ça va prendre combien de temps ?
– Je ne sais pas. Ça peut prendre deux semaines, tout comme ça peut prendre deux mois…
– Oh là là !
– C’est l’administration. Malheureusement, c’est comme ça. Nous sommes obligées de nous y plier.
– C’est vraiment une longue attente, Maître! Deux mois?
– Je sais. Je sais. C’est vraiment dommage pour les enfants. Mais on ne va pas se décourager. On n’est pas Dieu, madame Bénie.
– C’est vrai Maître. Dieu sait pourquoi ça se passe ainsi…
– Oui ! ça va finir par s’arranger. Ce dossier finira et nous allons gagner, j’en suis sure
– Merci Maître. Il ne reste qu’à attendre et espérer que les enfants aussi tiennent le coup
– Ils iront bien. Dieu veille sur eux…
– Amen
– Je te ferai signe quand il y aura du nouveau au Tribunal
– Merci Maître
Le 4e samedi du mois de juin, Bénie reçu un message surprenant de Nipo. Connaissant les manœuvres de manipulation, les fausses promesses et les mensonges de Nipo, Bénie ne répondit rien d’autre que « noté » sans rien dire de plus. Elle transféra le message à Maître Korazo et à Jomo.
Ce même week-end, Enzo venait de passer trois semaines de vacances chez Bénie. Le soir, Bénie l’amena chez Nipo. Comme d’habitude, elle prit l’enfant par la main et elles marchèrent. Enzo n’a pas pleuré ! Sur le chemin, Bénie et sa fille ont discuté et rigolé ensemble
– Maman, le juge n’a qu’à vite décidé pour qu’on revienne rester chez toi
– Moi aussi j’attends, ma chérie. Je suis pressée aussi ! Mais on doit être patientes ! restons positives et prions. Dieu va nous aider et ça va s’arranger un jour. J’en suis sure.
– Moi aussi maman. Je continue de croiser les doigts !
Quand elles sont arrivées chez Nipo, Bénie a dit à Enzo d’appeler son frère et de reste tous les deux au portail car elle voulait leur parler ensemble. Quand Undo est venu, Bénie a dit :
– Les enfants, je veux vous parler du programme que vous avez fait pour venir en vacance chez moi. Est-ce que vous êtes conscients que si vous faites chacun 3 semaines l’un après l’autre, vous allez passer plus de 2 mois sans être ensemble ? Chaque fois l’un sera ici et l’autre sera chez moi. Ou bien vous ne voulez pas être ensemble ?
– Si ! Nous voulons être ensemble.
– Alors pourquoi vous avez décidé cela avec votre papa ?
– Quand on a fait ce choix, on n’a pas pensé à être ensemble, répondit Undo. On pensait plus à être avec toi…
– Je vois!
– Le problème, c’est que papa ne va pas accepter qu’on vienne chez toi ensemble, repris Undo
– C’est vrai. C’est cela le problème. Maintenant quelle est la solution qu’on va appliquer pour que vous passez quand-même du temps ensemble pendant ces vacances ?
– Maman, la solution est simple, c’est que le juge décide vite et qu’on revienne chez toi. Comme ça on viendra ici ensemble comme avant et après on va rentrer chez toi ensemble ; comme avant !
– Oui mon chéri, je sais. Mais pour le moment la décision du juge n’est pas encore disponible. Et on ne sait pas quand ça va venir. Je veux que nous-même, on trouve une autre solution en attendant parce qu’il est important que vous soyez ensemble. Vous êtes d’accord ?
– Oui ! répondirent Undo et Enzo ensemble.
– Alors, je vous propose de passer une ou deux semaines ensemble ici chez papa avant que l’un ou l’autre vienne chez moi. Undo, tu passeras deux semaines au lieu de trois, d’accord ? Et je te ramènerai pour que tu sois avec ta sœur une semaine, avant qu’elle ne revienne chez moi. Vous êtes d’accord ?
– D’accord, maman.
– Merci maman ! On fera comme ça.
Bénie était agacée de devoir trouver ce genre de solutions alternatives pour permettre aux deux enfants d’être ensemble pendant les vacances. Mais elle savait que c’était la meilleure solution en attendant la bonne décision de la justice sur la garde des enfants.
Bénie savait aussi que Nipo allait continuer à essayer de la déranger en faisant toute sorte de conneries juste pour provoquer et attirer l’attention sur lui. Vivement cette décision du juge, se dit Bénie. Elle appela sa mère.
– Allô ! Bonsoir Bénie!
– Bonsoir maman !
– Quelles sont les nouvelles, ma fille ?
– Je viens de discuter avec les enfants. Je leur ai expliqué qu’il n’est pas bon qu’ils passent trois mois de vacances séparément, sans passer du temps ensemble comme frère et sœur. Ils ont compris…
– C’est bien ma fille, je suis fière de toi. Qui est avec toi actuellement ?
– J’étais avec Enzo, mais je l’ai ramenée pour qu’elle reste avec Undo pendant une semaine.
– Donc jusqu’à maintenant, Nipo n’a pas encore réalisé qu’il fait du mal aux enfants avec cette folie de les envoyer chez toi séparément ?
– Il s’en fou des enfants, maman. Lui il fait ce qui lui passe par la tête, il fait ses caprices, comme il veut, comme un roi…Un roi fou, on va dire…
– Seigneur !
– Ah ! C’est ça la perversion narcissique. Seule la justice va nous sortir de ce bourbier…
– Vivement ! En espérant que cette fois ci ton avocate et le juge ne soient pas pour Nipo et contre toi…
– Oui maman. J’espère aussi que ça va être différent cette fois-ci. Je te ferai signe quand je connaîtrai la suite…
Peace & Love,
AmaZone.
[…] Pour lire la suite: Episode 11 […]
[…] [Précédemment : Lire l’Episode 11] […]
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4 Comments
Chapeau! Je ne sais pas si j’arriverais à avoir cette patience là. Courage..
Tout est grâce et même la Patience s’apprend. De gré ou de force. #Bénie #Bénédictions