Cela fait maintenant près de 9 mois que Bénie travaille chez BeU Consulting. Elle a pris le temps de maîtriser son poste et son cahier de charge donc tout se passe bien. Au travail, il y a une très bonne ambiance comme Bénie les aime : le patron est un homme travailleur et très gentil ; les collègues aussi. Au travail, Bénie passe du bon temps avec tous ses collègues.
Bénie se sent mieux : elle a commencé à rembourser ses dettes. Chaque mois, elle rembourse quelqu’un. Elle ne peut pas encore faire des économies, financer un projet personnel ou se faire plaisir en s’achetant des choses ; mais chaque mois elle est heureuse de savoir qu’elle s’approche de ce jour où elle n’aura plus aucune attache financière envers quelqu’un. Bénie est surtout heureuse de pouvoir payer ses factures et faire les courses de la maison sans devoir emprunter de l’argent à quelqu’un. Bref, tout se passe bien coté financier.
Pendant ce temps, la procédure de son divorce continue au rythme des procédures judiciaires au Gondwana, c’est-à-dire à la vitesse de la tortue. Entre les grèves, les renvoie d’audiences, l’absence du juge etc…, Bénie a dû apprendre la patience. Mais le 08 août, il y avait audience.
La veille, Bénie était à son bureau et elle a reçu un e-mail de Nipo.
Bonjour Bénie. Normalement demain si tout se passe bien la Juge va rendre son jugement sur le divorce. Je voudrais te dire que je ne ferai pas appel quel que soit la décision qui sera dans le jugement…Et je t’invite à faire pareil. Nous nous somme combattu devant les juges et les avocats …maintenant il est temps de faire la paix. Je te propose qu’on se retrouve avec les enfants le week-end prochain pour aller au restaurant avec eux…
Bénie a souri tristement en lisant ce message. Toujours stupéfaite par la capacité de Nipo à faire semblant…Connaissant Nipo et elle s’est dit : Je ne veux pas céder à ses manipulations. Je ne suis pas amnésique ; il m’a montré qui il est vraiment et je dois le croire. Elle décidé donc de ne pas répondre à cet e-mail. Mais Par prudence, elle a appelé l’assistante de son avocate.
– Bonjour Miss Kawo
– Bonjour Madame Bénie
– J’aimerais savoir si demain il y aura audience ?
– Oui, madame. Normalement il y aura audience. Si Juge Pako est là, elle donnera le jugement.
– Mon chef m’envoie en mission à Touké. Je ne pourrai pas être à l’audience…
– Ce n’est pas grave, Madame. Nous serons là et nous vous informerons.
– Merci.
Bénie a transféré l’e-mail de Nipo à son avocate Maître Frusto pour information et avis. A la grande surprise de Bénie, Maître Frusto a répondu : « s’il est de bonne foi, alors je le crois. C’est une bonne chose ; vous pouvez aller à son RDV. Faites-le pour vos enfants ».
Bénie a longtemps regardé cette réponse de Maître Frusto se demandant si elle était sérieuse… “Si il est de BONNE FOI“?!! Hum, la dame-là n’a rien compris. Elle ne sait pas contre qui elle me défend Pfff C’est une blague ou quoi ?! s’interrogeait Bénie. Elle a commencé à sentir un mal-être à l’égard cette avocate… Depuis le début, il y a deux ans, elle avait senti quelque chose de bizarre dans le comportement de cette femme. A chaque fois que Bénie discutait avec elle, elle ressentait un malaise et elle se demandait souvent pourquoi. Maître Frusto était souvent de mauvaise humeur, sans sourire, parlant mal et blessante parfois. Ne sachant pas trop d’où venait cette mauvaise intuition sur son avocate, Bénie a décidé d’ignorer et de continuer son travail normalement.
Le lendemain, Bénie est allé travailler à Touké. Toute la journée, elle avait espéré recevoir un message du Cabinet de Maître Frusto, mais rien. Elle ne savait pas s’il y avait eu audience et elle ne savait pas ce que le jugement a dit. Cela la stressait mais elle essayait de rester calme pour se concentrer sur son travail.
Quand elle est rentrée à la maison, il était 18h00 passé. Les enfants étaient en train de s’amuser. Après les avoir embrassés et discuté avec leur nounou (qui devait partir), elle a pris le téléphone pour demander les nouvelles. De sa chambre, elle a appelé l’assistante de son avocate.
– Allô Miss Kawo, c’est Bénie.
– Bonsoir Madame!
– Je n’ai pas eu de vos nouvelles. L’audience n’a pas eu lieu ?
– Si si, madame. L’audience a eu lieu. Mais nous n’avons pas eu les résultats que nous espérions.
– Comment ça ?
– La juge a décidé de donner la garde des enfants à leur père…
– QUOI ?!!
– Je suis désolée Madame …
– QUOI ?
– Nous-même, ça nous a étonnés…
– QUOI ?
– …..
– Comment UNE TELLE CHOSE a pu se produire ?!!!
– ….
– POURQUOI elle a donné les enfants à Nipo ? Je veux savoir !
– On ne sait pas Madame. Les juges n’ont pas à justifier leurs décisions…
– Vous vous foutez de moi ?!!
Bénie s’est mise à crier dans le téléphone. En se rappelant que les enfants pouvaient l’entendre et être effrayés, elle a raccrochée et s’est assisse sur le lit, la tête dans ses mains. A cet instant précis, elle ne savait pas quoi faire. Elle était tellement choquée qu’elle n’arrivait pas à être consciente de ce qu’elle ressentait.
Instinctivement, elle a pris son téléphone et elle a écrit un message à une autre avocate avec qui elle était en contact pour d’autres projets – Maître Korazo : « Bonsoir Maître. J’ai mal au cœur. J’ai tellement mal au cœur. Le jugement est sorti, ils ont donné la garde des enfants à leur père…J’ai tellement mal au cœur …»
Maître Korazo appelle :
– Qu’est-ce qui se passe ?
D’une voix à peine audible, Bénie répète : J’ai mal au cœur…J’ai mal au cœur…
Maître Korazo dit :
– Calme-toi et sois forte ! Ce n’est pas la fin du monde, ça va aller ; il y a une solution. Ton avocate t’a dit quoi ?
– Elle ne m’a rien dit ! Même pour avoir l’information du jugement, c’est moi –même qui ai appelé son assistante…
– QUOI ?!
– Oui, je viens d’avoir son assistante…
– Appelle-la tout de suite et dit-lui que tu veux faire appel demain matin.
– Okay.
– Après, rappelle-moi pour me dire ce qu’elle aura dit.
– D’accord, Maître. Merci beaucoup
Bénie compose le numéro de Maître Frusto. Ça sonne plusieurs fois avant que cette dernière ne réponde.
– Oui ?
– Bonsoir Maître, C’est Bénie. Je viens d’apprendre pour le jugement…
– Je suis en réunion, Madame. Rappelez-moi plus tard !
– C’est juste pour vous dire que je veux faire appel demain matin…
– Appelez Miss Kawo et voyez ça avec elle.
Bénie rappelle Miss Kawo.
– Allô, Madame Bénie?
– Je viens de parler avec Maître Frusto. Je lui ai dit que je veux faire appel demain. Elle a dit de prendre RDV avec toi, pour que tu m’accompagne demain.
– D’accord Madame.
– On ira à quelle heure ?
– On peut se retrouver à 10h30 au tribunal.
– Okay ! Merci… à demain donc.
– De rien, Madame. À demain.
Bénie rappelle Maître Korazo.
– J’ai appelé Maître Frusto, elle dit qu’elle est réunion, de la rappeler plus tard…
– Quoi ? C’est comme ça qu’elle traite ses clientes ? Incroyable !
– Elle m’a parlé sèchement comme d’habitude. Mais J’ai eu son assistante, elle m’a donné RDV demain à 10h30 pour faire appel.
– Parfait ! Ne te tourmente pas. Va demain, fait appel et ensuite appelle moi pour un RDV; on va en discuter. Rappelle-toi bien que tu dois rester solide pour tes enfants. Courage.
– Merci, Maître. Merci beaucoup.
Tout à coup, Bénie se sent mieux. Certaines personnes sont vraiment des rayons de Soleil ou des étoiles dans la nuit ! Certaines personnes ont cette capacité de nous aider à nous sentir mieux, en nous disant les mots qu’il faut au moment où nous en avons besoins. Maître Korazo est géniale. Après avoir discuté avec elle, Bénie ressentait son énergie revenir et elle avait la force de donner la mauvaise nouvelle à sa mère, sa sœur et son ami Jomo. Elle saisit son téléphone et rédige dans WhatsApp : Le jugement du divorce est sorti. Nipo a eu la garde des enfants. J’irai faire appel demain.
Aussitôt sa petite sœur l’appelle
– Bénie, je suis désolée ma chérie. Ce connard a dû les manipuler et les acheter…Ah les gondwanais, les corrompus. J’ai la rage ! Actuellement je suis loin. Je vais dire à maman de venir chez toi…
– Non. STP. J’ai envie d’être seule. Si maman vient ici, je vais me mettre à pleurer et ça va faire peur aux enfants. Je vais gérer, t’inquiète.
– Tu es sure ?
– Oui ! J’ai discuté avec Maître Korazo. Demain j’irai faire appel et après, j’irai la voir à son cabinet. Je me sens mieux. Je sais qu’il y aura une solution…
– Okay ; mais si tu as besoin de quelque chose dis-nous !
– D’accord.
– Bisous, à plus…
– Biz !
Bénie vérifie ses messages WhatsApp et constate que sa mère n’avait pas encore vu le message qu’elle avait envoyé. Elle décide de l’appeler. Mais avant, elle répond à son ami Jomo.
Heureusement que j’ai rencontré Jomo ! Merci l’Univers. Se dit Bénie. Quand parfois les Sages nous disent que nous méritons le meilleur et que nous pouvons vivre mieux, nous n’écoutons pas. Nous n’osons pas changer. « Comment tu te sens ? » est la question qu’il fallait à Bénie à cet instant de sa vie. Elle avait besoin d’admettre son émotion du moment et l’accepter totalement, avant de travailler à se sentir mieux. Et pour cela, elle devant d’abord dire “Je me sens triste”. Je me sens triste mais je me sens en gratitude aussi. J’ai la chance d’avoir quelqu’un qui se soucie vraiment de mon état émotionnel, se dit -elle.
Bénie appelle aussi sa mère.
– Allô, maman
– Allô Bénie. Comment ça va ma chérie ?
– Je t’ai envoyé un message… Ils ont donné la garde des enfants à Nipo…
– QUOI ?!
– Oui ! Et mon avocate se comporte bizarrement…Je t’expliquerai…
– Oh là là ! C’est vraiment triste pour les enfants ! C’est quelle justice ça ? Les enfants vont subir leur belle-mère alors que leur mère est vivante et capable? C’est fou, ce pays!
– C’est la justice du Gondwana…
– Veux-tu que je vienne rester avec toi ce soir ?
– Non, maman ça va. J’ai envie d’être seule. Ne t’inquiète pas ça va aller, je viens de discuter avec l’autre avocate qui m’avait aidé pour mon projet d’ONG, tu te rappelles ?
– Oui ; Maître Korazo
– Oui ! C’est elle ! Elle m’a dit d’aller faire appel demain et d’aller la voir à son cabinet. J’ai l’espoir…
– C’est une bonne nouvelle!
– Oui!Je viendrai vous voir le week-end et je vous expliquerai…
– D’accord. Ton père t’envoie son bonsoir. Il te dis de rester courageuse.
– Merci à vous deux. Ah, autre chose: hier, j’ai reçu un e-mail de Nipo ! Il me disait que le jugement allait sortir et il m’invitait au restaurant après. Si tu voyais l’e-mail… Hum! Ceux qui ne le connaissent pas peuvent penser que c’est une vraie invitation à la paix. Ah les manipulateurs !
– Il t’invite au restaurant ?! Wow! Pour aller fêter sa victoire ou quoi ?
– Je n’en sais rien. Il s’amuse probablement, comme d’habitude…
– Oh là là. Je suis curieuse de savoir comment ça fonctionne dans sa tête !
– En tout cas, c’est un cas d’études. Okay maman, à samedi.
– À samedi, ma fille. Courage. Dieu fera et une solution sera trouvée
– Amen !
Cette nuit, Bénie a eu un sommeil agité mais elle a dormi quand même. Le lendemain matin à 10h30 elle était au RDV au tribunal. Miss Kawo aussi était là et elles sont allées vers le greffier pour faire appel. En lisant le dossier, le greffier s’est étonné :
– Ils ne vous ont pas donné les enfants ?!! C’est inhabituel, ça ! Qu’est-ce qui s’est passé ?!
– Moi non plus je ne sais pas, répondit Bénie. On comprendra peut être devant la cours d’appel…
– Oui ! Voici le registre qu’il faut remplir pour l’appel. Signez-le et revenez la semaine prochaine pour prendre l’attestation d’appel. Vous devrez payer 2500 F pour les timbres.
– D’accord, Maître. Merci.
Après avoir fini de faire appel, Bénie est allée à son travail. Elle se sentait un peu plus rassurée mais elle avait hâte d’avoir l’attestation d’appel. Dans l’après-midi elle a envoyé un message à Maître Korazo pour lui dire qu’elle avait déjà fait appel. Elle a eu le RDV dans la semaine d’après pour aller au Cabinet de Maître Korazo et discuter avec elle.
Le soir, en se connectant sur Facebook, Bénie a vu qu’elle avait reçu un message de Toko, un des amis de Nipo. Toko est le seul qui avait fait l’effort de comprendre Bénie. Après sa décision de divorcer, il était venu la voir chez elle pour l’écouter et il s’était inquiété pour les enfants. De tous les amis de Nipo, Toko est le seul qui était resté un peu proche d’elle, en bon ami. Il faut dire que Toko connaissait déjà le coté MPN de Nipo pour l’avoir vu manipuler et maltraiter d’autres personnes. Donc, il n’avait pas vraiment été étonné quand Bénie avait décidé de divorcer.
Toko avait écrit : « Le jugement de votre divorce est comme celui d’une tante il y a 30 ans! Sauf que pour elle, on l’avait aussi condamnée à verser la pension alimentaire à mon oncle ! »
Bénie lui a répondu et ils ont commencé en discuté dans la messagerie de Facebook.
– Sérieusement ? Wow ! quelle justice !
– Tu as compris maintenant non ? Au Gondwana, tout est une question d’argent. Il n’y a pas de justice sans argent…
– Oui ! je comprends bien. C’est l’influence du pouvoir et de l’argent, sur fond de mensonges et de manipulations…Le monde des humains quoi.
– Oui, c’est ça ! Surtout au Gondwana, c’est exagéré.
– Ta tante n’avait pas fait appel du jugement rendu ?
– Si ! Elle a fait appel mais par après, elle n’a pas continué à suivre le dossier pour le procès en appel. Donc c’est resté comme ça. Je pense qu’elle s’est découragée…
– Je vois ! Moi aussi, j’ai fait appel. Et je vais suivre le dossier jusqu’au bout. On verra bien la différence entre ce jugement et l’arrêt de la cours d’appel.
– On verra. Je te souhaite bon courage ma belle. Je sais que ce n’est pas facile avec Nipo. Mais tu es une femme forte. De tout cœur avec toi et les enfants. Que Dieu t’assiste
– Merci Toko. Merci beaucoup. Je t’en dirai les nouvelles.
Le week-end suivant, Bénie est allée chez ses parents comme elle l’avait promis à sa mère.
– Nipo nous a envoyé des messages pour nous dire que le jugement est pris, apparemment il en est très fier, dit le père de Bénie.
– Il ne peut qu’en être fier ! Il a dû beaucoup investir pour l’avoir…dit la mère de Bénie. Mais je suis curieuse de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Bénie, tu as dit que ton avocate s’est comportée bizarrement ?
– Oui maman. Quand je l’ai appelé, sa façon de me répondre était bizarre. Il est vrai qu’elle n’est pas une femme de nature joyeuse et enthousiaste, mais là elle a été hyper sèche. L’autre chose, c’est sa réponse par rapport à l’invitation de Nipo ! Elle m’a conseillé d’y aller en disant que Nipo est de “bonne fois” ! C’est fou ça quand-même. Ce jugement, c’est sa faute à elle puisqu’elle m’a interdite d’exposer à la Juge le coté MPN de Nipo… Un ami de Nipo qui s’appelle Toko m’a écrit et m’a clairement dit que c’est une affaire d’argent…
– Ton avocate est peut-être de connivence avec Nipo, qui sait ? Dit maman. Mais la Juge aussi peut avoir été influencée.…
– Ah ! C’est très possible. Au Gondwana, on sait ce qu’est la justice…, dit papa.
– Tout est possible, répond Bénie. Mais une chose est sûre, ça se saura tôt ou tard. J’ai fait appel le lendemain du jugement. Et j’ai déjà pris RDV chez Maître Korazo.
– Tu vas amener ton dossier chez elle ? demande maman.
– Oui. C’est mon plan, je vais lui demander d’être mon avocate devant la Cours d’Appel. Mais avant, je dois remercier Maître Frusto…je vais le faire cette semaine.
Ce jour-là, tard dans la nuit, Bénie a rédigé la lettre de remerciement de Maître Frusto. Elle allait la lui déposer en début de semaine avant de se rendre à son RDV au cabinet de Maître Korazo.
Bénie se disait qu’elle devait rechercher une solution. Elle se répète la promesse qu’elle s’est faite à elle-même : “C’est moi qui me suis mise dans cette galère, je vais m’en sortir moi-même. Je dois. Je veux. Je peux”. Je vais trouver une solution, il le faut!
Et Bénie sait que cela ne va pas tarder…
Peace & Love
AmaZone.
[…] [Précédemment : Lire l’Episode 2] […]
[…] enfants grandiront ensemble. Malheureusement cinq ans après, la justice du Gondwana avait rendu un jugement injuste et désormais Nipo pouvait séparer les enfants comme il veut. Vivement la Cour d’Appel, se […]
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[…] Pour lire la suite: Episode 2. […]
Chere Bénie
Ton courage et ta force, ta tenacité et ton integrité inspirent plusieurs personnes. Ne lache pas!
Suis ton chemin, ton cheminement. Le meilleur vient et continuera à venir naturellement. Rendez vous le 13 juillet!