Tout le monde s’accorde pour dire que notre bonne santé est la chose la plus précieuse que nous avons. Et il y a cette adage qui dit que « Tout se passe dans la tête ». Qu’ en est-il donc de notre santé mentale ? Savons-nous ce que c’est ? Sommes-nous vraiment conscients de son importance ? De sa fragilité ? Ou de comment en prendre soin ?
Il y a deux semaines, une amie m’a écrit pour me demander de l’aide. Elle a dit qu’elle avait lu mon livre et que cela l’avait aidée à surmonter une période difficile liée à sa vie amoureuse. Elle a écrit : « mais aujourd’hui je me suis réveillée avec la mémoire toute vive et des souvenirs qui m’envahissent. J’essaie de me relever mais à chaque fois, je retombe de plus belle et j’en souffre. Aidez-moi …
…je suis réellement fatiguée et je veux que ça change ». J’ai discuté avec elle longuement et à un moment elle écrit la phrase qui fait froid dans le dos : « Merci… si tu ne m’avais pas accordé le temps ce matin, j’allais mettre un terme à ma vie ». 26 ans. Des envies de suicide.
Perdre le goût de vivre et penser à mettre un terme à sa vie. Des réalités encore ignorées ou banalisées chez nous en Afrique.
Selon l’OMS, le suicide est un phénomène qui touche toutes les régions du monde, 75% des suicides ayant eu lieu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (statistiques de 2012). Plus de 800 000 personnes par an meurent en se suicidant et le nombre des tentatives est encore beaucoup plus élevé. Chaque année, des millions de personnes sont donc confrontées à des pertes cruelles dues à des suicides. Ces décès peuvent intervenir à n’importe quel âge de la vie et en 2012 le suicide représentait la seconde cause de mortalité chez les 15 -29 ans dans le monde.
Akwasi Osei, Directeur Général de l’Autorité de la Santé Mentale au Ghana affirme que son pays enregistre 1500 cas de suicide chaque année. Je pense qu’il serait intéressant de connaitre les statistiques des différents pays africains. Pour ce qui est du Ghana, ces derniers mois, le pays a enregistré un certain nombre de cas de suicides chez les jeunes avec un récent suicide d’un agent de police. Ces événements ont soulevé des préoccupations dans le pays et les organisations des jeunes se sont mobilisées.
Girls Education Initiative of Ghana, en partenariat avec Global Shapers Hub Kumasi ont lancé une campagne qui vise à sensibiliser sur la santé mentale chez les jeunes.
Cette campagne a démarré le 30 mai 2017 par une discussion sur le réseau social Twitter (hashtag #DepressionLetsTalk ) avec Dr Dior Vargas, militante féministe de la santé mentale.
Le TweetChat a fait ressortir quelques faits saillants très intéressants :
La discussion sur Twitter a révélé que beaucoup de personnes ont peu de connaissances sur les causes, les symptômes , les remèdes et la prévention de la dépression. Pour cela, Education Initiative of Ghana et Global Shapers Hub Kumasi ont décidé d’organiser un atelier intitulé « La dépression: Parlons-en ». L’atelier mettra à disposition diverses personnes ressources pour discuter de la dépression dans les relations, les professions et l’éducation.
La session sera facilitée par Mme Afriyie Addae et Mme Victoria De-Graft Adjei, psychologue clinicienne et conseillère, respectivement, à l’Université Kwame Nkrumah de Science et Technologie. L’objectif de l’atelier est de conscientiser le public sur l’importance de la santé mentale et encourager les gens à faire disparaître le tabou et demander de l’aide professionnelle.
Je pense vraiment que cette initiative est très bonne et qu’elle devrait être encouragée, renouvelée et dupliquée dans d’autres pays. Il n’est pas toujours évident de voir le lien entre notre santé/bien-être et notre succès/réussite/ bonheur. Mais ce lien existe et il est direct. En tant que Jeunes Leaders, notre rôle est de mettre ses sujets à la place publique pour que les uns et les autres soient conscients de ces réalités pour apprendre à améliorer leurs vies.
Plus spécifiquement, en ce qui concerne le monde du travail et des entrepreneurs qui font fonctionner notre économie, je pense qu’il est très important de savoir veiller sur sa santé mentale, de savoir gérer le stress, les difficultés, les échecs et tout ce qui va avec les ambitions de cet envergure. Tiburce Chaffa de Global Shapers Hub Cotonou a écrit ceci : «Les entrepreneurs africains ont aussi des problèmes de dépression, d’anxiété et de mélancolie. Et j’aimerais qu’on en parle davantage. Je ne sais pas ce que cette société pense que nous sommes. Comme nous étions des robots fabriqués en acier parce que nous sommes nés en Afrique ».
Je suis tout à fait de son avis et je crois même que la négligence de la Santé mentale est l’une des raisons de l’état lamentable de notre Continent et ce, dans presque tous les domaines. Ce n’est pas comme si nous allons arriver à réaliser nos rêves alors que nous n’allons pas bien dans nos esprits et que nous avons des sentiments et comportements plutôt bizarres.
Si nous pouvions juste prendre conscience que ces problèmes sont en nous et leur solutions aussi, ce serait un grand pas vers le mieux-être et le progrès global. La société ne changera pas si nous ne changeons pas, parce que la société c’est nous. Je reste convaincue que la promotion des techniques de Développement Personnel et la culture du Bien-être personnel peuvent aider à prévenir les dépressions et les tentatives de suicide.
Si nous voulons du Changement, nous devons être ce Changement : la Conscientisation reste importante. Merci à Girls Education Initiative of Ghana et Global Shapers Hub Kumasi pour leur belle initiative sur la Santé mentale en Afrique.
Peace & Love
AmaZone.