J’ai fini mes études en 2012 et j’ai décidé de faire quelques voyages de découverte à l’Est de mon pays. Après 3 mois de relaxation, je me suis dit : « fini la recréation » et j’ai commencé à chercher un boulot.
Je suis orpheline de père. Mon père nous a quittés quand j’avais 8 ans ; nous étions 4 enfants dont 3 filles et un garçon. Dans nos cultures, souvent hélas, on confisque presque tous les biens quand une femme perd son mari, c’est la famille de ce dernier qui prend tout. Ce fut notre cas. Ma mère a beaucoup souffert pour nous voir grandir. Mais comme elle avait fini ses études, Dieu faisait en sorte qu’elle puisse toujours avoir un boulot et donc nous avons tous pu étudier.
Et un jour notre frère ainé a eu un travail. Il s’est marié et eu 2 enfants avec sa femme. Lorsque sa femme était enceinte de la 3ième grossesse, notre frère a été empoisonné et il est mort. Il avait eu des maux de tête durant trois jours et il était parti…Nous ne sommes restés que 3 filles et notre maman. Et notre maman, suite à ce choc psychologique, est devenue très maladive donc impossible pour elle de travailler. Jusqu’à ce jour, nous devons donc bien prendre soin d’elle : nous ne voulons pas la perdre.
Quant à notre belle-sœur, 2 mois après la mort de son mari, elle a accouché de son 3ième enfant et 1 mois après elle a décidé d’aller chez eux, en nous laissant les 2 premiers enfants, Elle, elle est partie avec tous les biens de son mari.
J’avais donc beaucoup des raisons de trouver à tout prix un job, n’importe lequel, pour prendre soin de ma petite famille.
Je suis allée dans une société minière dans un territoire un peu reculé. On m’a prise comme stagiaire dans leur service social. J’étais obligée de commencer par-là, puisque ce stage était payant pour moi, j’avais donc un petit revenu. Le contrat de stage était pour 6 mois renouvelable 2 fois. Je me suis dit : « j’ai 18 mois ici. J’ai donc de quoi souffler et faire des recherches pour avoir un bon contrat de travail ».
Me voilà donc responsable : Je travaille, je prends soin de ma famille, ma mère commence à se sentir bien, les enfants de mon défunt frère étudient et mes sœurs sont presqu’à la fin de leur scolarité. Tout se passe bien. Ainsi va la vie.
Une année passe…
Et un jour, la société a organisé une grande cérémonie de fête de fin d’année. Tous les départements devraient être ensemble pour au moins faire connaissance les uns et les autres. Cette société a 5000 travailleurs. C’était donc une très Grande fête ! C’est à cette occasion que j’ai rencontré celui que je vais designer dans mon texte comme mon Prince charmant. Noir de teint, élancé, simple, humble, très courtois … Et on a fait connaissance.
Il a commencé à me rendre visite. J’avais 23 ans, il en avait 27. Il m’a dit que cela faisait 2 ans qu’il était dans cette société et qu’il venait tout juste d’obtenir une promotion : il était maintenant Directeur adjoint en charge des ressources humaines ! Il prétendait d’abord vouloir être juste mon ami surtout je lui avais dit que je ne voulais pas d’une relation amoureuse car je ne me sentais pas prête. Il a accepté qu’on continue de se voir avec mes conditions.
En ce moment-là, je vivais avec ma mère dans ce petit territoire. L’une de mes sœurs finit ses études et elle vint vivre avec nous. Je déposai son CV et Dieu aidant, elle obtint un contrat à durée indéfini. (En réalité c’est un contrat de 25 ans). 6 mois après, j’ai aussi eu un contrat lié à l’ouvrage dans la même société.
Quelle joie ce fut pour notre famille !
Et mon Prince charmant a repris ses propositions et cette fois ci j’ai dit « ouiiii ».
Notre histoire d’amour commence : Il m’a présenté partout même à ses collègues de service. Il avait presque la moitié de sa famille qui travaillait dans cette société. On a commencé à tchaté avec la belle-mère … bref, j’étais acceptée par sa famille. On a fait une année et demie de fiançailles. Cela faisait donc deux années et demie depuis la première fois que l’on s’était vus. Je pensais le connaitre à 100% puisqu’on passait tout notre temps ensemble.
On travaillait jusqu’à 16h et à partir de 17h, il était chez nous jusqu’à 21h ou 22h. On ‘avait toujours des histoires à se raconter et les weekends comme le samedi on travaillait jusqu’à 12h. Eh bien là, soit on part rendre visité au gens de sa famille, soit on part dans des endroits publics : restaurants, concerts, etc…
Et voilà… le grand jour arrive : On a fixé notre date du mariage !
J’ai demandé un congé de circonstance au service que l’on m’a bien entendu accordé. On a bien préparé notre mariage. Ses parents sont venus et de mon côté la famille au sens large était là, venue de tous les coins.
Le mariage coutumier s’est passé avec succès et on a commencé à se préparer pour le mariage civil et religieux prévu 9 jours plus tard.
Un jour je suis allée avec mes filles d’honneur chez la couturière, on était avec une de ses tantes qui voulait aussi faire coudre son habit, notre uniforme de mariage.
Vraiment Dieu n’abandonne pas ses enfants.
La tante m’a par accident dévoilé quelque chose…Elle pensait que j’étais au courant…
Elle a commencé par me féliciter et a ensuite dit : « C’est toi qui épouse notre fils. Ce n’est pas « l’autre là ».
Je n’avais rien compris d’abord et je me suis rapprochée d’elle. J’ai senti qu’il y avait quelque chose de bizarre et je l’ai laissé parler : et elle m’a tout dit. Il était déjà marié et père !
Oh Mon Dieu quel choc ! En cet instant, je n’arrivais pas à accepter que ce fut vrai. J’espérais encore…
Et je l’ai vu le soir comme d’habitude. Ce soir-là, j’ai commencé à parler de tout ce que sa tante m’avait révélé. Il voulait nier mais j’avais même le nom de sa femme et le nom de l’enfant. J’ai pris son téléphone et j’ai vu qu’il avait enregistré le nom de son épouse comme « mama X » ( X est le nom de son fils). Lorsque j’ai vu ce numéro je lui ai demandé : « Tu veux que j’appelle cette femme ou tu me dis la vérité ? »
C’est alors que Mon Prince charmant a commencé à me dire la vérité : « Mon amour, cette femme est une erreur de ma vie. Parfois, nous les hommes, on n’a pas le contrôle de notre corps. J’ai eu mon premier job près de leur village. Et comme elle venait m’aider pour faire le ménage de la maison on a fini par coucher ensemble et elle est tombé enceinte. Et pour calmer sa famille on était obligé de donner la dot et ainsi conclure un mariage coutumier. »
Je l’écoutais, très confuse. Je me sentais mal et égarée.
Il continuait : « Elle a finalement accouché et moi j’ai eu ce travail ici et je suis venu travailler. Elle sait très bien que c’était une erreur. Bien entendu je prends très bien soin de mon enfant : j’envoie l’argent là-bas, mais juste pour mon enfant. »
Je ne faisais rien d’autre que pleurer avec mon petit cœur brisé en mille morceaux. L’histoire était donc vraie.
« Il n’y a rien entre elle et moi », a-t-il continué. « Elle sait aussi qu’elle ne me mérite pas. Elle est illettrée. Donc on n’a rien en commun. »
J’étais vraiment mal et perturbée : moi qui pensait qu’il n’y avait rien de secret entre nous !
Alors je lui ai posé cette question que je n’arrivais pas à gérer : « Pourquoi tu ne m’avais rien dit ?! »
Et sa réponse : « Par ce que je ne veux pas te perdre. »
J’ai beaucoup pleuré.
Mon cœur me faisait tellement mal pour tous ces mensonges !
Il est rentré chez lui tard ce jour-là.
Le lendemain j’ai pris une décision. Lorsque je l’ai vu, je lui ai dit ceci : « Puisque tu prétends que cette femme n’a aucun problème avec le fait que tu vas célébrer un autre mariage, je veux qu’elle vienne ici. Pour célébrer notre joie. Si elle ne se présente pas, pas de mariage. »
Il voulait refuser. Mais il sait que je ne recule jamais lorsque j’ai pris une décision. Il accepta donc de les faire venir.
Quelques jours plus tard, il acheta deux billets d’avion pour la femme et leur fils. Ils arrivèrent et je les vis…
Rose
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1 Comment
Cc Faby est toujours un plairis pour moi de te lire . Un peu occupée je lirai la suite plutard mais déjà j’adore les premières ligne. Bon weekend .
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